Bonjour,
Je suis l’auteur de l’article initial, concernant l’amendement relatif à la non communication des documents de la CNIL, et de l’article mentionné dans le précédent commentaire, dans lequel j’explique les démarches effectuées pour tenter d’obtenir les documents relatifs à une prestation d’accompagnement de la CNIL.
Concernant l’amendement sur la non-communication des documents de la CNIL, ce point ne faisait pas partie du projet de loi initial (sur la « simplification de la vie économique »). Il a été introduit ensuite par le rapporteur du texte. D’autres sujets (sur l’IA ou sur les traitements de données de santé) concernent toutefois la CNIL, ce qui explique que la Commission a été intégrée dans les discussions préalables (et a donné son avis sur le texte initial).
S’il avait été voté à l’Assemblée nationale, cet amendement aurait permis à la CNIL de refuser simplement les demandes de communication de documents relatifs aux prestations qu’elle offre gratuitement aux entreprises. Jusqu’à présent, elle n’avait pas ce pouvoir. Elle pouvait uniquement occulter des parties des documents, si elle jugeait que des informations étaient protégées par un secret (industriel, commercial, ou des affaires par exemple) – et elle ne s’en prive pas.
Cet amendement, dont la description laconique précise qu’il a été « travaillé en collaboration avec la CNIL », est vraisemblablement la conséquence de la procédure d’accès aux documents de la CNIL que j’ai initiée il y a quelques mois (comme je l’explique dans l’article), et qui a abouti sur la saisie du juge en mars suite au refus de la Commission de communiquer tous les documents en sa possession.
Cette demande de confidentialité des documents était d’ailleurs une demande du lobby IAB/Alliance Digitial, qui ne se cache pas d’avoir, encore récemment, échangé avec la présidente de la CNIL sur ce projet de loi.
Quoi qu’il en soit, les travaux sur ce projet de loi ont été suspendus suite à la dissolution de l’Assemblée nationale. Les travaux pourront cependant être repris par la nouvelle législature.
Concernant les actions que vous pouvez soutenir, que ce soit LQDN ou les autres, si la structure OpenKnowledge le permet et que vous êtes légitimes, vous pouvez peut-être envisager une intervention volontaire dans la procédure judiciaire qui m’oppose à la CNIL concernant la non-communication des documents relatifs à ses prestations. Vous trouverez les détails de l’histoire dans l’article[1], dont le contenu de la requête[2] déposée au tribunal. [MAJ du 13/06/24: Le mémoire en réponse a été receptionné. Ma proposition ne semble plus nécessaire à ce stade.]
[1] https://ewatchers.org/article/la-cnil-a-aide-la-societe-valiuz-a-realiser-un-profilage-de-masse-des-francais-mais-refuse-de-l-assumer-46
[2] https://data.ewatchers.org/document/requete-2405754-deposee-au-tribunal-administratif-de-paris-le-11-mars-2024-concernant-l-accompagnement-de-la-cnil-aupres-de-la-societe-valiuz-1289